lundi 2 novembre 2009

Choc des cultures



Il ne fallait pas être en retard ce midi chez Drouant: à 12H30 tous les journalistes sont agglutinés dans l’entrée du restaurant, ils attendent avec impatience le verdict, en profitent pour comparer leur pronostics, les favoris officiels ne font pas office de préférés… 12h45: Didier Decoin descend quelques marches et annonce Marie N’Diaye et Frédéric Beigbeder lauréats des prix Goncourt et Renaudot 2009. Pas de réactions franches et spontanées de la part des journalistes, ils préfèrent se ruer à l’étage pour interviewer les membres du jury.

Franz-Olivier Giesbert sera le premier à se prêter au jeu des questions devant un parterre de flashs micros et caméras en tout genre. C’est la cohue rue Gaillon. « Que pensez vous des résultats? un commentaire sur les auteurs primés…? » seront les questions récurrentes en ce début d’après-midi. Les minutes passent, les journalistes se déplacent pour se retrouver enfin devant la table ronde des membres du jury qui viennent de terminer leur coquille Saint Jacques.


Bernard Pivot est lui-même surpris de cette unanimité au premier tour, Françoise Chandernagor se réjouit de la « victoire » d’une femme, même réaction de la part de la présidente du prix Goncourt, Edmonde Charles-Roux. Pour Jorge Semprun, « Trois femmes puissantes » est un roman un peu trop lisse et son prix résonne comme « politiquement correct » pour un Goncourt qui prend davantage de risque d’habitude. Les avis sont donc partagés, les questions fusent, mais les flashs changent rapidement de direction. La discrète Marie N’Diaye arrive la première, assaillie par les télés et les radios, elle ne parviendra qu ‘à dire que ça lui fait très plaisir qu’une femme reçoive le prix Goncourt. Quelques minutes plus tard, le médiatique Frédéric Beigbeder primé pour son « Roman français » , se faufilera rapidement à l’interieur malgré la nouvelle averse s’abattant sur le deuxième arrondissement. Pluie ou pas, au final c’était une belle journée pour la littérature française.



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